Altran : Perte de visibilité, prime supprimée

Les chiffres publiés par Altran pour son quatrième trimestre 2002 devraient être dans la même lignée que ceux publiés précédemment. Nous attendons un CA de € 386.5 M, en baisse de 1.9% par rapport à la même période en 2001. En rythme organique, la baisse de l’activité du groupe devrait s’accélérer pour atteindre 12.9% contre – 11.4% au troisième trimestre 2002. La France qui avait relativement bien résisté, devrait voir son activité reculer de 13.9% à périmètre constant contre -2.1% au troisième trimestre et +2.7% au premier semestre 2002. Sur l’exercice 2002, les ventes devraient augmenter de 10.8% portées par les reliquats de la croissance externe très active en 2001 et les acquisitions réalisées au cours du premier semestre. A périmètre comparable, le CA s’inscrit en baisse de 3.3 %, montrant que la faible sensibilité du secteur à la conjoncture n’a pas échappé à deux années de réduction des budgets dans les entreprises technologiques. Lors de sa dernière conférence call, la société a réitéré son objectif de marge opérationnelle de 13% pour le second semestre. Au regard de la dégradation de l’activité au 3T02, nous pensons que cet objectif sera difficilement atteignable. Nous maintenons notre prévision de 9.9% sur cette période. Sur l’exercice 2002, notre objectif de marge opérationnelle s’établit à 8.9%. Les résultats de l’audit mené par la société ont prouvé que les allégations du quotidien Le Monde étaient justifiées et que les organes de contrôle du groupe n’étaient pas efficients. La mise en place de nouveaux organes de contrôle et la nomination de Monsieur Albrand, ancien DAF d’Altadis permettront, nous l’espérons, d’améliorer la lisibilité des comptes et de réduire les risques de manipulations dans les filiales. Si l’endettement reste très élevé, avec un gearing de 129%, ce dernier devrait rapidement se réduire si les fondamentaux sont au rendez-vous. Par ailleurs, la couverture des frais financiers par le résultat d’exploitation reste convenable à 8.6 x. Si la société fait la preuve de la solidité de son business en 2003 et surtout en 2004, elle devrait facilement négocier un nouveau plan de financement pour rembourser ses obligations convertibles. Nous sommes à l’ACHAT sur le titre en raison de la faiblesse de la valorisation. Si les facteurs de risques restent nombreux nous considérons que le cours actuel laisse apparaître un potentiel de hausse de 43% par rapport à notre objectif de € 6.2. Un niveau de décote qui est déconnecté des risques réels.

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