Poursuite de la normalisation de la Fed, statu quo de la BCE et de la BoJ

Publié le : 15 août 20184 mins de lecture

En terme de politique monétaire, l’année 2005 devrait se situer dans la lignée de l’année 2004 :
La Fed devrait poursuivre son mouvement de normalisation entamé au mois de juin 2004, après avoir maintenu un environnement
extrêmement accommodant pour remettre la croissance américaine sur les bons rails et s’assurer contre le risque de déflation. Ainsi,
un retour vers des conditions monétaires neutres, soit un taux objectif des Fed Funds correspondant au taux réel d’équilibre (2 %) plus
le taux d’inflation mesuré par le déflateur « core » des dépenses de consommation (aujourd’hui à 1.50 %), devrait caractériser les mois
à venir. Nous tablons sur un taux objectif des Fed Funds à 3.25 % à la fin de l’année 2005, soit 25 pb en dessous du taux théorique, ce
qui permettra à la Fed de retrouver une certaine influence sur l’activité économique, avec la possibilité de durcir/assouplir sa politique
monétaire en cas de surchauffe/ralentissement sous son potentiel de la croissance américaine.
La BCE devrait maintenir son taux de Refi à 2.0 %, soit des taux courts réels nuls, tant que la croissance de la zone euro ne sera pas
revenue sur son potentiel estimé à 2.5 % et qu’aucune tension inflationniste ne se manifestera. A cet égard, si l’envolée des prix du
pétrole avait suscité des commentaires de J.C. Trichet suggérant que la BCE était prête à remonter ses taux pour empêcher une
accélération de la hausse des prix à la consommation, le récent repli des prix du pétrole, associé à la hausse de l’euro vers de
nouveaux plus hauts depuis son lancement (qui a un effet désinflationniste en réduisant le prix des importations, y compris et surtout
de pétrole) plaident pour une inflation contenue en 2005 et le maintien du statu quo. Quant à la possibilité d’une baisse des taux pour
soutenir l’activité, la BCE semble exclure totalement cette idée si l’on se réfère à la dernière conférence de presse donnée par J.C.
Trichet…
 La Bank of Japan devrait, elle aussi, maintenir sa politique monétaire inchangée (politique de taux zéro) tant que l’économie
japonaise n’aura pas confirmé de manière définitive sa sortie de déflation par une période prolongée de croissance en ligne avec son
potentiel et de hausse des prix à la consommation. Les officiels de la BoJ se sont engagés à ne pas réagir mécaniquement à
l’apparition de signes de hausse des prix afin de laisser s’ancrer les anticipations de retour à une croissance légèrement inflationniste.
Par ailleurs, la hausse du yen contre le dollar (à un plus haut depuis 2000) joue le même rôle que celle de l’euro pour la BCE, à savoir
celui de modérateur des tensions inflationnistes importées.
 La Bank of England, qui a, depuis novembre 2003, procédé à un tour de vis monétaire afin de contenir l’emballement des prix de
l’immobilier et une croissance au-dessus de sa tendance, ne devrait pas avoir besoin de poursuivre son action en 2005 alors que
l’activité industrielle montre de nets signes de ralentissement qui devraient ramener la croissance sur des niveaux soutenables et que
les prix de l’immobilier semblent plafonner. Nous attendons une seule hausse de 25 pb du taux directeur en 2005, à 5.0 %, qui servira
à entériner la fin de la flambée des prix de l’immobilier.

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