Recommandation sectorielle : Sous-pondérer
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La grande question reste la même dans l'univers des équipementiers réseaux et télécoms : qui survivra à l'onde de choc historique qui a bouleversé l'industrie ?
• La réponse à cette question débouche sur une nomenclature en trois parties. La première est celle des acteurs pour qui la question de la survie ne se pose pas, de par la qualité de leurs bilans (pas de dettes) et du caractère récurrent de leur rentabilité. A savoir : Cisco, Nokia et Samsung Electronics
• Dans le deuxième segment, nous placerons les entreprises qui nous semblent disposer des moyens d'une sortie de crise par le haut, soit parce que les restructurations mises en œuvre ont déjà commencé à porter leurs fruits, ce qui est le cas de Motorola, soit parce que les ressources de trésorerie devraient leur permettre de faire face à la poursuite du déclin de la demande finale. C'est le cas d'un groupe comme Alcatel
• La "troisième division" est constituée d'entreprise pour lesquelles il semble que tous les repères aient été perdus et vis-à-vis desquelles l'on est en droit de se poser la question d'un évitable refinancement à court terme (i.e. d'ici à fin 2003 – début 2004). Dans ce groupe, nous placerons Lucent, Ericsson et Nortel
• De ce raisonnement lapidaire découle la persistance de notre recommandation de sous-pondération d'un secteur sur lequel la reprise ne devrait au mieux se faire sentir qu'à compter de la fin de l'année prochaine.
Synthèse des résultats attendus
Seules quatre entreprises de notre univers des grands équipementiers télécoms seront à même de publier des résultats positifs. Dans ce groupe, constitué de Motorola, Nokia, Samsung Electronics (SEC) et Cisco, il convient de préciser que Motorola est toujours dans une logique de restructuration, et que le BPA de $0.05 attendu est expurgé de très lourdes charges de restructurations. De la même façon, mais dans une moindre proportion, les résultats de Nokia seront affectés par le désastre MobilCom.
Résultats attendus – Guidance 2002/2003
La grande majorité des entreprises en pertes ont été amenées à revoir à la baisse leurs prévisions de résultats au cours des semaines récentes, avec à la clef annonces de restructurations supplémentaires, licenciements et abaissement des seuils de point mort.
Ce type d'annonces fait partie de l'actualité récurrente depuis plus de 18 mois, de sorte que nous nous trouvons parfois dans des configurations d'effectifs qui représentent près d'un quart de celui qui prévalait au sommet de la bulle télécom.
Un premier niveau d'analyses permet de pointer sur l'extrême difficulté qui règne parmi les équipementiers les plus exposés au segment des réseaux d'opérateurs, tandis que le monde des terminaux se porte plutôt bien. Dans les terminaux (au sens français des CPE anglo-saxons), on classera à la fois les terminaux mobiles (avec les bons résultats de Nokia, Motorola et SEC sur ce segment, mais aussi de Qualcomm), mais également les équipements pour réseaux d'entreprises, secteur sur lequel Cisco affiche une santé de nouveau insolente. Pour l'instant, aucune victime n'est à décompter au sein d'entreprises qui, pour certaines, sont particulièrement mal en point. Le sauvetage de Marconi par ses banques créancières a, au contraire, préserver tout le "pouvoir de nuisance" d'un acteur directement concurrent d'Alcatel et de Siemens dans les infrastructures fixes européennes. Ce constat pourrait commencer à changer dès le milieu de l'année prochaine avec un retournement de la demande qui semble durablement s'installer, même s'il semble évident que les états nord-américains et suédois ne "laisseront pas tomber" des symboles nationaux comme Nortel, Lucent et Ericsson.
L'abandon de pans entiers d'activités (cf. l'optronique de Nortel), ou le regroupement des forces sur des segments donnés (cf. l'éventualité du troc des activités mobiles de Motorola et Siemens) sont donc les grands évènements qui devraient ponctuer
l'actualité du secteur au cours des prochains mois.